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Tu marcheras sur l'eau

Jeudi, 10 avril 2008 à 21:00
Rediffusions : 18.04.2008 à 14:50



(Israel, 2004, 97mn, VM)
Réalisateur: Eytan Fox
Image: Tobias Hochstein
Musique: Ivri Lider
Montage: Yosef Grunfeld
Acteur: Caroline Peters, Gideon Shemer, Knut Berger, Lior Ashkenazi
Auteur: Gal Uchovsky
Distributeur: Films Distribution
Production: Lama Productions, United King Films
Producteur: Amir Harel, Gal Uchovsky


Déboussolé après le suicide de sa compagne, un agent du Mossad se voit confier une mission inhabituelle : l'infiltration de la famille d'un ancien nazi. Avec une impeccable distribution, une confrontation humaniste entre Israéliens et Allemands.

Agent du Mossad, Eyal vient d'éliminer un terroriste palestinien. Après avoir fêté le succès de sa mission avec ses collègues, il rentre chez lui pour y découvrir que sa femme s'est suicidée. Son père, qui est aussi son supérieur hiérarchique, lui rappelle la règle : après un tel choc, il doit normalement se rendre chez le psy. Chose qu'Eyal refuse catégoriquement. Son paternel lui confie alors une mission inhabituelle : enquêter sur un ancien nazi en approchant ses descendants. Le petit-fils de ce dernier doit justement rendre visite à sa soeur qui travaille dans un kibboutz en Israël. De mauvaise grâce, Eyal accepte de jouer les faux guides touristiques...

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

Tensions et autodérision
Du Golan jusqu'au lac Wannsee de Berlin, non loin de la villa où les hauts dignitaires nazis conçurent la solution finale, des salles de tir aux bars homo, ce road movie broie les antagonismes dans une réconfortante dynamique humaniste. Dur à cuire et macho, mais non dénué d'humour, le personnage d'Eyal donne un visage troublant à l'Israël d'aujourd'hui. Enfermé dans sa virilité musclée, refusant d'approfondir les questions douloureuses, le héros de Tu marcheras sur l'eau voit peu à peu sa cuirasse se fendiller. Reliant la Shoah et le conflit israélo-palestinien, le réalisateur appuie là où ça fait mal, montrant un quotidien rythmé par les attentats palestiniens mais suggérant aussi que ce n'est qu'en affrontant son passé douloureux que son pays parviendra à s'extirper de son rôle d'agresseur. Il met aussi en scène des rencontres lourdes de contentieux : celles de l'Allemand et du juif, de l'Israélien et du Palestinien, du macho et de l'homo. Au-delà de l'explosion attendue, le film explore le trouble généré par ces rapports sur le fil du rasoir : gêne, culpabilité, curiosité, autodérision salvatrice. Formidables de justesse, les acteurs, de même nationalité que celle de leurs personnages, donnent de la densité à ces étonnantes confrontations. Le film repose beaucoup sur le magnétisme de son acteur principal, Lior Ashkenazi, qui manie avec brio la vulnérabilité et le charme du mâle désarmé.

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