Musique

«J’ai l’impression d’avoir perdu des années de ma vie à m’inquiéter de me mettre à dos une communauté à laquelle j’ai consacré ma vie d’artiste et d’homme. Mais j’espère qu’elle ouvrira ses yeux – et son cœur.» La communauté dont parle Y-Love, c’est la communauté juive hassidique. Car dans un entretien au magazine gay américain Out, le rappeur juif afro-américain Y-Love, de son vrai nom Yitz Jordan, fait son coming-out.

Pourquoi maintenant? Parce qu’il avait peur qu’une sortie du placard mette en péril sa carrière dans une communauté qui n’est pas connue pour sa tolérance. Et puis surtout, il a envie de vivre «dans la lumière». «Ma priorité n°1, c’est de recommencer à rencontrer des hommes. Je suis prêt à trouver un mari, explique-t-il. Je vais pouvoir m’inscrire sur des sites de rencontre avec mon vrai nom. Je suis prêt à vivre sans peur.»

Ce qui l’a poussé à faire son coming-out, ce sont les discours sur les thérapies de «guérison», les suicides de jeunes homos: «Je sais ce qu’ils ressentent, et j’ai donc des choses à dire sur le sujet». «J’ai été confronté au racisme; j’ai été confronté à la discrimination. Je veux aller à la gay pride, pour ce gamin qui porte une casquette de baseball sur sa kippa. Je sais ce que c’est d’avoir le sentiment de devoir se cacher.»

Fils d’une Portoricaine et d’un Éthiopien, Y-Love a décidé à 7 ans qu’il voulait être juif. Il s’est converti en 2000. S’il ne se considère plus comme membre de la communauté hassidique, il précise qu’il n’a pas pour autant perdu la foi.

La vidéo de son nouveau single, Focus on the Flair, le montre tel qu’il est dans la vie de tous les jours mais aussi en drag queen:

Si vous ne pouvez pas voir la vidéo ci-dessus, cliquez sur ‪Y-Love ‘Focus on the Flair’ ft. Onili (prod. Diwon)‬