Cinéma
«Les hommes, de quoi parlent-ils ?»
On a découvert en France le cinéaste catalan Cesc Gay avec le très touchant Krampack, chronique estivale d’une amitié ou deux ados, en pleine confusion des sentiments, découvraient l’amour et le désir. Il a beaucoup travaillé en Espagne, mais ses œuvres sont restées inédites. Avec cette comédie qui a obtenu un gros succès en Espagne et en Argentine, il réapparait dans l’hexagone avec cette vision acide et grinçante des rapports hommes /femmes. Où a travers les destins croisés de quadras et de quinquas, il brosse avec humour un tableau du mâle paumé face à la femme, l’épouse ou la maîtresse, car incapable d’exprimer ses sentiments. Il réunit en prime le meilleur des acteurs espagnols (Luis Tosar, Javier Cámara, Jordi Molla) et argentins (Ricardo Darín, Leonardo Sbaraglia) pour un film bien plus fin (et réussi) que Le cœur des hommes.
Un film de Cesc Gay, avec Ricardo Darín, Luis Tosar et Javier Cámara. Comédie. 1 h 35
«Everyone’s going to die»
Sans tête d’affiche, sans buzz, si ce n’est un accueil très chaleureux en Angleterre, ce premier film britannique est pourtant une très jolie surprise qui ne doit pas passer inaperçue. Les deux réalisateurs réunis sous le nom de Jones se sont rencontrés dans une agence de publicité et ont signés plusieurs clips. Pour ce long métrage, ils tentent un exercice périlleux : deux personnages taiseux qui vont se rapprocher et vivre une histoire d’amour platonique. L’action se déroule sur deux jours, en décors naturels dans une seule ville autour d’une rencontre improbable. Porté par un vrai parti pris esthétique, mais pas esthétisant, une BO soignée et un duo d’acteurs parfait, cet Everyone’s going to die a un charme fou, teinté d’humour discret et de mélancolie. Une balade subtile à ne pas rater. L.M
Un film de Jones avec Nora Tschirner, Rob Knighton et Kellie Shirley. Drame. 1 h 27