Télévision

« Et puis nous danserons »

Film Drame, Géorgie, Suède, France, 2019, 1h45

Diffusé aujourd'hui à 22h40 sur ARTE

À Tbilissi, un jeune danseur découvre son homosexualité dans une société qui la réprouve. Délicat et nécessaire, le premier film ouvertement LGBTQIA+ tourné en Géorgie.

À Tbilissi, le jeune Merab, élève d’une prestigieuse école de danse traditionnelle, espère percer dans cet art exigeant. Il forme depuis l’enfance un duo remarqué avec son amie Mari. Quand un nouveau danseur, Irakli, intègre la troupe, Merab voit en lui un concurrent de taille. Alors qu’une importante audition se prépare, une rivalité amicale s’installe entre les deux hommes, qui se mue peu à peu en une irrépressible attirance. Mais dans une société encore dominée par les valeurs conservatrices de l’Église orthodoxe, l’homosexualité reste un tabou. Exalté par l’euphorie du premier amour, Merab ne peut s’y abandonner tout à fait, de peur de signer la fin d’une carrière à peine entamée... 

Désir sous haute tension

Si les discriminations à l’encontre des homosexuels sont officiellement condamnées en Géorgie, l’homophobie demeure solidement ancrée dans les mentalités, jusque dans les sphères artistiques : la danse traditionnelle, comme le rappelle l’impitoyable professeur de Merab, doit véhiculer un idéal viril qui ne laisse aucune place à la vulnérabilité. Avec ce long métrage, le premier à dépeindre frontalement une romance gay dans cette ancienne république soviétique, le réalisateur suédois d’origine géorgienne Levan Akin – auquel on doit plusieurs épisodes de la série Real Humans – a relevé un défi de taille : le tournage s’est fait sous protection, en tenant secret le scénario, de peur des représailles d'activistes religieux… Pour les mêmes raisons, ce film pourtant salué par la critique internationale (notamment à Cannes, où il était sélectionné pour la Queer Palm et à la Quinzaine des réalisateurs) n’est resté que quelques jours à l’affiche en Géorgie. Les deux interprètes principaux (danseurs avant d’être acteurs), Levan Gelbakhiani et Bachi Valishvili, offrent une prestation criante de simplicité et de vérité. Un film tendre, militant par la force des choses, qui se veut malgré tout, selon son réalisateur, une "lettre d’amour" à la Géorgie et à ses

De Levan Akin

Avec Levan Gelbakhiani, Bachi Valishvili, Ana Javakishvili, Giorgi Tsereteli, Tamar Bukhnikashvili, Marika Gogichaishvili, Kakha Gogidze, Levan Gabrava, Ana Makharadze, Nino Gabisonia

Scénario de Levan Akin